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Nazinga



Voilà, c'est fait, je viens de passer mon premier week end "touriste" depuis mon arrivée. Après une matinée de travail au siège du groupe, nous embarquons dans les 4x4 Toyota, parés et équipés pour le parc de Nasinga - réserve naturelle. Sur 90% du trajet, les routes sont ''toujours'' en construction. La seule partie goudronnée concerne l'unique section concédée à une société Française... Allez, ça fait partie du trip, on s'accroche aux accoudoirs et on oublie que l'air conditionné nous a lâchés...

La poussière, la caillasse et les nombreuses déviations rendent le parcours particulièrement inconfortable mais nous finissons, malgré tout, par arriver à Po, 3 heures plus tard. Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons au campement des Éléphants - juste avant la réserve sauvage- à tout juste 70 km du Ghana.


On décharge la Coleman (la glacière des broussards !) puis nos sacs à dos et dégourdissons nos jambes en allant nous inscrire officiellement auprès des garde-forestiers. Passeport en main, nous traversons les sentiers, puis croisons un camion sur le bas-côté. L'un des passagers fume sa cigarette à l'extérieur, détendu, il nous salue par courtoisie. Son ami sort du camion et nous salue également d'un geste de la main. Il jette un regard circulaire sur le groupe et ses yeux s'arrêtent sur moi. Il me regarde avec insistance quelques instants et finit par se retourner vers son ami...

Durant ces quelques moments, j'ai comme un flash...

"Je le connais..."

Les formalités sont remplies par mes amis, tandis que j’essaie de retrouver dans mes souvenirs, ce regard aperçu quelques secondes auparavant... J’essaie de l'observer discrètement à travers le battant de la porte… tourné vers son ami, je ne peux confirmer ma première impression et son dos ne me dit rien :-)

Les formalités administratives terminées et le guide choisi, tout le monde s’apprête à sortir du bureau. Je prends alors, sans hésiter, le devant, ouvre la marche, déterminé, et me dirige vers eux, alors que notre groupe reprend le chemin retour. Peu soucieux de sa réaction, je m'approche de lui pour le saluer spontanément et sans trop réfléchir :

- ''Monsieur Deny Da silva ...''

... son regard se tourne immédiatement vers moi et il me rétorque à son tour :

- "Monsieur Etienne Darud...''

- '' Nooonnn !!! '' un cri au milieu de nulle part surgit de la réserve... et une accolade a lieu sous le regard de nos amis respectifs, stupéfaits et ébahis par la scène improbable venant de se dérouler sous leurs yeux.

10 ans que je n'avais pas revu ce copain d'enfance avec qui j'ai fait mes classes ! 2 années au collège dans la même classe, ainsi que toute ma scolarité au lycée Marguerite Yourcenar, de Chilly Mazarin.
C'est tout juste INCROYABLE !
Je n'en reviens pas, je n’en reviens toujours pas, et je trouve ça paradoxalement très étrange ! Comment est-ce possible ? Comment expliquer cette coïncidence ! Mon côté cartésien ressort et je ne vous cache pas que je trouve ça génial, mais perturbant. A 7000 kilomètre de Paris, au Burkina Faso, juste devant une réserve africaine... retrouver un ami d'enfance... sans nouvelles depuis 10 ans... Non, pas croyable...


''Le monde est petit " Je me rappelle alors quelques belles histoires que mon frère pourra vous
raconter depuis qu'il séjourne en Nouvelle Calédonie-

Pour information, Deny est parti de Bretagne et traverse toute l'Afrique de l'Ouest depuis l'Algérie, pour aller jusqu'au Ghana, où ils sont attendus, lui et son ami, pour une mission humanitaire au profit de l'association AJVA.
En effet, interpelé par l'ennui des enfants et leur surexploitation dans les campagnes africaines, il s'est engagé dans une ONG qui a pour mission de les distraire et de les occuper à travers des jeux théâtraux, dont il en a fait sa spécialité... Un beau projet ! Respect...
Après quelques minutes de discussions et un échange de coordonnées, nous rentrons à l'auberge pour diner et puis nous coucher. Demain, lever 5 heures.

Le petit-déjeuner englouti, la carlingue fixée et le matelas aménagé sur le toit, nous nous dirigeons vers la réserve. Le guide monte sur le toit à nos côtés, emmitouflé dans son bonnet et manteau d'hiver. Il fait 13 degrés, certes un peu frisquet, mais c'est l’écart de température qui surprend et nous rend frileux.




La voiture roule à peine 5 minutes que le guide nous indique le premier éléphant à une centaine de mètres. Waow, cool ... mais la distance est trop importante pour réellement l’apprécier... Nous ne nous attardons pas trop, confiant par la suite de la visite. On apprécie le paysage désertique de savane, la lumière rasante et le calme naturel.




Ca y est, le jour se lève, et le guide nous surprend à plusieurs surprises :

Le guide : « Marcassin ! »
Nous : « Où ça ? »
Guide : « Là-bas »
Moi: « Je vois rien, et toi ? »
Un ami : « non plus ... »
Moi : « Ah oui, là-bas... hmm, pas sûr... »
Un ami : « Ah si, mais il vient de partir... »

Le guide a tellement l'habitude de vivre dans ce milieu qu'il repère aisément tous ces animaux dont le pelage se confond avec le décor désertique. Alors que l'ensemble du groupe galère à repérer la queue d'un marcassin, il nous fera vivre quelques belles sensations avec notamment quelques babouins, poules de roche et perdrix... ainsi que de magnifiques percées d'hippotragues et cephalophes !



Nazinga - Burkina Faso - Hippotragues from Etienne Darud on Vimeo.

De beaux moments de découvertes pour finalement recroiser un éléphant en se rapprochant du ranch, notre point d'arrivée.

Situé autour d'un point d'eau, un point d'observation est installé pour admirer les éléphants faire trempette.
Ce matin, pas de chance, rien à voir, excepté quelques crocos au fond…

 
Alors que l'on s'apprête à partir, je traine à lire un panneau décrivant quelques données sur le parc, des informations clés sur la présence de ces 600 éléphants.

Soudain quelqu'un s'approche en criant :

« Ça arrive ! »

"Ça" ?   - Oui bon, ça doit être celui qu'on a croisé en arrivant ici... -

Je sors du point d'observation pour rebrousser chemin puis aperçois soudain une déferlante d'éléphants venant se baigner au beau milieu du ranch...

 
Oh mon dieu, faut que je me rapproche... le guide Frédéric, m'accompagne -obligatoirement- et me conseille de partir quand le moment devient trop dangereux. Je suis à 15 mètres de ces forces de la nature... je peux les admirer, les sentir, quasiment les toucher, je n'en reviens pas !
Frédéric, vient à plusieurs reprises me reprendre, m’invitant à bouger et à tourner autour des baraquements. Certains touristes n’ont pas conscience du danger, leur guide les a perdus de vue, ils bravent la règle principale des distances de sécurité .
Le danger est bien réel, et de précédentes tristes histoires le confirment...
 Il s'agit d'une réserve sauvage, ce ne sont absolument pas des animaux éduqués ni apprivoisés, on est très loin de Babar ... et j'en prends d'ailleurs rapidement conscience quand un se met à venir dans ma direction ...

Woaw ! Tout juste impressionnant... je suis comblé, je n'en reviens pas ! C'est vraiment majestueux, cet animal est remarquable : sa puissance, sa dimension, c'est définitivement le clou du spectacle !

Sur la route du retour, j'arrive à somnoler sur le toit de la voiture, satisfait de cette matinée en brousse!
Vraiment dépaysant, unique et irréaliste !
Vivement que je revienne ... mais à présent je compte sur vous pour m'accompagner !


2 commentaires:

  1. Oui le zoom ça vaut mieux que s approcher avec ces grosses bebetes! c est excellent on se croirait dans Daktari! c est cool que t aies pu faire un break et profiter. Bisous du caillou!

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  2. Tu as rencontre un elephant qui n aime pas les paparazzis ! Il avait l air affectueux pourtant...

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