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Nocturne chez Wend Konta



Lundi dernier -veille de TABASKI- nous avons  effectué un contrôle de 23 à 2 heure du matin afin de vérifier la présence de l'ensemble du personnel sur le terrain. Distribution de boites de café de 260gr pour chacun des présents, et  remotivation des troupes pour une nuit de travail à plein régime.

Tabaski est un jour férié au Burkina Faso et à moins de 12  heures de la célébration, certains continuent à vendre des moutons pour le sacrifice,  d'autres des breuvages frais et pétillants et nous du pain pour agrémenter les repas de chacun... et au vu du nombre de moutons achetés, il ne vaut mieux pas rater le coche de cette journée !
Comme d'habitude tout y est passé, la qualité, la quantité, la taille et le délai d'attente. A quelques heures de la célébration alors que la fête bat son plein dans les bars les plus proches et que les premiers acheteurs s'entassent au comptoir de certaines boulangeries, nous effectuons une tournée express de nos boulangeries. Les superviseurs arrivent en renfort et prennent le relais sur certaines  un peu tendues. Les techniciens sur le qui-vive, sont d'ailleurs rapidement sollicités, en ce soir de grand événement.
La tournée se fait à raison de 5 minutes minimum par boulangerie jusqu'à 30 minutes maximum sur les plus problématiques.  
 
Lors des trajets d'une boulangerie à une autre, j'échange avec le DG et j'apprends alors la signification du mot WEND KONTA en mooré : ''Don de Dieu''.
Pendant que l'on discute, je jette un œil sur le bord de route où j'aperçois des enfants danser torse nu devant les enceintes grésillantes d'un poste raccommodé avec les moyens du bord.

"Ce peuple vit dans un monde où les richesses ne sont pas vénales, c'est un peuple qui a su conserver sa culture, qui lutte quotidiennement pour la vie mais qui prend le temps d'accueillir, d'aimer et partager..."

La fête est simple, la fête est massive... 

Nous arrivons alors à dernière Boulangerie, pour un ultime controle. Soudain j'aperçois un enfant dormir sur le perron, le ventre gonflé par -ce que je peux penser être- de la mal nutrition. Détendu il a relâché sa petite boite de conserve en guise de récipient et les mouches ont déjà envahi les restes de son souper.
  Il me semble dormir profondément, je m'approche de lui mais ne sais pas quoi faire -je me sens comme impuissant- .  Je fouille alors dans mes poches et sors un billet pour le glisser délicatement dans la sienne. Je la tapote légèrement  puis fais un pas en arrière pour m’en aller au coin de la rue...
Quelques instants plus tard je me dis simplement que c'est une belle action...et ça me fait du bien... 

2 commentaires:

  1. Toujours autant de plaisir à te lire!
    Merci et gros bisous
    Tatie Danielle

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  2. Genial genial genial! et bravo pour ta bonne action, meme si ca peut paraitre une goutte d'eau dans l ocean, c est bien de ne pas etre indifferent. A Djibouti ma mere donnait un petit peu mais a plein de monde. Certain se moquaient d elle mais au moins elle faisait quelque chose. Il ne faut pas se laisser decourager, se dire que ca sert a rien car il y a trop a faire. l afrique c est le berceau (et le grenier) de l humanite, on lui doit bien ca. bon courage et gros bisous du caillou!

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