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La cohue en boulangerie

La famille Wend Konta s’est encore agrandie. 
Avec l’inauguration d’une nouvelle unité en périphérie de Ouagadougou, le groupe renforce sa position de leader sur le marché et offre de nouvelles solutions aux habitants délaissés de certains quartiers. 

I
l est 14H quand le SMS tombe en pleine pause déjeuner : «rendez vous 19h pour l’inauguration ». Surpris, je revois mes plans de l’après-midi et m’organise rapidement pour ne pas manquer ce nouveau lancement.
Et oui, je ne sais pas si vous vous rappelez mais ma préstation n’avait pas laissé indifférent un bon nombre de clients, je ne veux donc pas rater la chance de refaire bonne figure. D’autant plus que j’ai ardemment travaillé mon jeu de jambes alors il est temps de le mettre en pratique !!!

Il est 19h à ma montre quand nous roulons – Le DG, son fils et moi- en direction de la boulangerie.  Sur la route, aucun lampadaire n’est allumé, le courant a –encore une fois- sauté sur Ouaga.  L’ harmattan est épais comme du brouillard et il nous faudra alors quelques minutes supplémentaires pour se retrouver dans les méandres des chemins.

A notre arrivée, nous sommes surpris de voir que l’électricité n’est pas rétablie... La présence d’un groupe électrogène, ne changera rien, le carburant est insuffisant. Un boulanger est alors envoyé à la station la plus proche pour remplir un bidon d’essence. Juste de quoi alimenter la fin de cuisson du pain et l’éclairage de la devanture. 



En attendant nous patientons, -portables et lampes en main- pour visiter la boulangerie depuis l’intérieur.
Une  drôle de visite qui me donne l’impression de cambrioler la Brioche Dorée… 
Bref, je me prends au jeu et finis par en rire, surtout quand le président commence à plaisanter avec le chef boulanger sur la dimension des carreaux -alors que l’on y voie à peine le bout de notre nez-.

De l'autre coté quelques curieux s’amassent au comptoir,  interpellés par notre présence dans l'obscurité.
Je dégaine rapidement mon appareil photo et bombarde quelques clichés en intérieur puis en extérieur…  


la poussière rend la photographie impossible

Soudain la lumière revient.
Le four redémarre et un ouf de soulagement s’élève de la foule. La pression qui était légèrement montée au bout de 45 minutes retombe subitement. Quelques instants s’écoulent, le temps de finir les dernières minutes de cuissons interrompues, puis le président nous emmène faire face à la foule en haut des marches.

La distribution d’un pain sain, encore chaud et totalement gratuit est officiellement lancée après plus d'une heure d'attente !

Les premières minutes se déroulent dans le calme malgré une foule surexcitée. N'ayant que 2 bras, et malgré toute ma bonne volonté, je prends la décision de transmettre la caméra à un de mes amis.
Extrait :


Distribution de pains from Etienne Darud on Vimeo.


Alors que les dernières baguettes sortent du four, la foule se voit s’amasser un peu plus pour grappiller quelques suppléments de pains. Les enfants sont brusquement bousculés et il devient extrêmement difficile de raisonner le flux...
Pour éviter de se faire coincer -et de coincer- nous essayons d’envoyer les baguettes vers l’arrière de la foule, mais l’expérience n’est pas convaincante puisque l’effet est inversé : c'est la cohue en direction du comptoir.



Untitled from Etienne Darud on Vimeo.

J'ai alors l'impression d'être un jour de solde, à l’ouverture d'un centre commercial...


Cette dernière fournée nous donne quelques sueurs froides et la température avoisinant les 35 degrés n'arrange rien ! En tout cas, si cela peut vous rassurer, aucun blessé n'est à déplorer, et le calme est rapidement revenu après la fermeture des portes. Sachez tout de même que lorsque la situation est totalement bloquée,  la direction prend la sage décision de monter sur le toit… au moins, là-haut, le dispatching est plus efficace mais surtout moins risqué...

2 commentaires:

  1. Bravo chef !
    (je pense à répondre à votre mail)

    Jérôme DELAVIERE

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  2. Cela me rappelle aussi une expérience qui a moins bien terminé.
    Il y a 6 ans je suis allé en Ethiopie (voyage culturel et humanitaire). Nous avions pour mission d'aller dans les villages reculés pour amener crayons, papier, feutres bref tout types de fourniture scolaire pour les enfants. Il y a eu une mini émeute et nous nous sommes vite retrouvé hors controle! Nous avons été obligé de quitter en catastrophe la place du village qui devenait instable.
    Instable car une partie des parents (surtout les pères), arrachaient des mains des enfants les fournitures pour les revendre plus tard!

    Bonne gestion de la part de ton staf!

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