Cet article est mis en forme, réécrit, corrigé et "romancé" pour retranscrire l'histoire telles qu’elle a été vécue mais surtout agréable à lire. Je ne souhaite en aucun cas mettre quiconque en état d'alerte sur ma sécurité ou prétendre à un blog ''sensationnel''.
Comme chaque matin, je me lève sous une climatisation tournant à plein régime et descends dans le salon pour un petit déjeuner express. Il fait 18 degrés dans la chambre, lorsqu’une vague de chaleur vient me frapper pleine face à l’ouverture de la porte – une agréable impression d’avoir un sèche-cheveux devant le bout du nez –
Aujourd'hui - et comme avant - le Burkina est stable ! L’évènement relaté est rarissime. Cette situation ne doit absolument pas être généralisée...
Enfin rassurez vous, la sécurité des ressortissants étrangers n'est pas remise en question, les manifestations s'opposent uniquement aux membres de l'état.
Enfin rassurez vous, la sécurité des ressortissants étrangers n'est pas remise en question, les manifestations s'opposent uniquement aux membres de l'état.
Bonne lecture
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Tout en émergeant doucement, dégustant un pain frais et savoureux, je réfléchis à mon plan d’action pour la
journée et en informe mon chauffeur quelques minutes plus tard.
Le temps du trajet, en direction de Zogona pour le premier controle surprise, j'écoute l'actualité en Lybie.
A peine arrivé sur place que la routine commence : quelques calculs rapides, une vérification de caisse, puis une descente au cagibi pour inspecter les comptes…
Soudain je lève la tête et aperçois une dizaine de personnes courir dans le sens inverse du trafic. Je sors étonné mais bizarrement aucune voiture ne circule excepté un véhicule. Celui-ci est alors pris pour cible par un groupe d’individus, sans raison apparente, qui le pousse à faire demi-tour. En marche arrière, il est suivi d’une foule, lançant des projectiles en sa direction. Je discerne quelques cris scandant des slogans que je n’arrive pas à comprendre depuis la boulangerie...
Je tâte alors mes poches, cherche mon téléphone, mais il est déjà trop tard : la foule est passée, la voiture s’est échappée.
Je reviens donc rapidement à mes préoccupations, malgré ce cours incident. Mais à peine le temps de replonger dans mes cahiers que mon chauffeur débarque me demandant de partir sur le champ. Cette fois je ne comprends pas cette panique et garde mon sang froid. C'est en jetant un rapide coup d'oeil à l’extérieur du cagibi que j’aperçois de nouveaux groupes s’amassant au coins de la rue ...
Je reviens donc rapidement à mes préoccupations, malgré ce cours incident. Mais à peine le temps de replonger dans mes cahiers que mon chauffeur débarque me demandant de partir sur le champ. Cette fois je ne comprends pas cette panique et garde mon sang froid. C'est en jetant un rapide coup d'oeil à l’extérieur du cagibi que j’aperçois de nouveaux groupes s’amassant au coins de la rue ...
A la vue de ce qui se trame, je monte sans réfléchir prévenir le gérant qui – pris par les comptes n’a rien vu, rien entendu-. Nous redescendons aussitôt ranger sa moto et cadenasser la boulangerie.
Durant ces quelques minutes tout s’accélère et je tente malgré tout de finir mon contrôle (si ce n’est pas de l’obsession ca ! ). Le stress rend les choses un peu plus compliquées et logiquement, je fais des erreurs de calculs...
« Allez Etienne ce n'est pas le moment de trainer»
« D’un autre coté, je risque d’être aussi pris pour cible alors autant rester et finir ce que j'ai à faire… le temps que ca se calme »
«Quoique... je n'ai deja plus de voiture alors si je brule celle ci je vais finir par me faire virer...»
« Allez Etienne ce n'est pas le moment de trainer»
« D’un autre coté, je risque d’être aussi pris pour cible alors autant rester et finir ce que j'ai à faire… le temps que ca se calme »
«Quoique... je n'ai deja plus de voiture alors si je brule celle ci je vais finir par me faire virer...»
Bref, tout juste le temps de finir de méditer que le chauffeur débarque de nouveau :
« Il faut partir maintenant… »
Il reprend son souffle et continue sa phrase
Il reprend son souffle et continue sa phrase
« ils ont commencé à brûler les pneus au bout de la rue et cela risque de dégénérer quand la police va arriver»
Bon plus le temps de tergiverser, je laisse tout tomber, j’y vais :
Au moment de fermer la porte je lance, comme si j’avais eu le temps de contrôler minutieusement les comptes:
« Et puis ... rectifiez moi toutes ces erreurs, je repasse demain »
La porte claque derrière moi sans même savoir si le gérant a bien entendu ma consigne...
« Et puis ... rectifiez moi toutes ces erreurs, je repasse demain »
La porte claque derrière moi sans même savoir si le gérant a bien entendu ma consigne...
Une fois à l’intérieur de la voiture, je ferme les fenêtres, cloue les portes, et demande au chauffeur de rouler prudemment derrière le véhicule qui vient, lui aussi, de se décider à partir.
Le moteur démarre et nous roulons au pas. La première ruelle se situant à quelques mètres de la boulangerie nous sert d’échappatoire. Nous nous éloignons finalement de la source de ces échauffourées.
Plus serein, j'entame ainsi la discussion avec le chauffeur qui m’explique que les manifestants s’en prennent aux voitures de l’Etat (plaque rouge et bleu) suite aux événements de Koudougou (cf article ci-dessous).
Pendant qu’il contourne les grands axes, il précise que notre situation n’est pas risquée, mais que la venue de la police peut rendre les lieux propices à des débordements...Il est donc plus raisonnable de partir...
J’acquiesce et apprécie cette sage décision à la vue de l'épaisse fumée noire qui brûle derrière nous et l'arrivée des premiers véhicules de polices en cette direction...
Untitled from Etienne Darud on Vimeo.
J-7
RépondreSupprimerCela peut paraître inquiétant en premier lieu, (idée après lecture de l'article Afrik.com) sachant que les contestations du peuple burkinabé sont sûrement légitimes, mais pas forcément sans conséquences!
RépondreSupprimerEt pourtant, ta situation elle, et la mise en forme de ton article reste bien amusante!(comme assez souvent) Bon, 2 voitures en 2 semaines... Essaies d'attendre début mai pour remplacer la seconde...!
Laura